Pour être efficace dans un but pratique de self-défense, l’enseignement du Tai Chi Chuan va bien au delà de la simple application avec un partenaire des techniques désignées nommément dans la forme :
– la mise en pratique des techniques de la forme nécessite le plus souvent de modifier les déplacements et l’orientation des mouvements ;
– une seule technique « nommée », comme celle du « simple fouet », renferme en réalité plusieurs techniques;
– beaucoup de techniques de Tai Chi Chuan ne se trouvent pas dans la forme (c’est la forme qui est basée sur la self-défense, et non l’inverse) ;
– enfin, il existe une grande variété de manières de mettre en pratique les différentes techniques et de les combiner.
Le terme de San Shou désigne une méthode pour « disperser, dissiper » les attaques de l’adversaire et en même temps contre-attaquer. (« San » signifie littéralement « couper la viande en filaments en la frappant »).
Méthode de combat subtile et pratique exigeante en terme d’entraînement physique, cela peut prendre minimum 10 ans d’entraînement poussé pour maîtriser les techniques combatives du Tai Chi et pour être en mesure de les utiliser dans des compétitions de Full Contact avec des adversaires pratiquants d’arts martiaux externes ou dans des situations « extrêmes » d’agression.
Mais, l’apprentissage des San Shou peut offrir à chacun l’opportunité d’acquérir de bons réflexes, en premier lieu d’esquive et de protection, puis de contre-attaque, pour faire face à des situations réelles de self-défense.
La pratique de la self-défense proprement dite repose sur :
– l’apprentissage des différentes techniques de San Shou, lentement et isolément, afin d’acquérir les bons déplacements du corps, les différentes techniques des mains et des pieds, pour effectuer les parades, les clés, les balayages ou les projections (Chin Na /Shuai Jiao /Die Pu)
– un entraînement régulier à la mise en pratique de ces techniques combinées sur des attaques rapidement enchaînées, afin d’acquérir un sens instinctif de la bonne position (du corps, des appuis et des mains), de la bonne distance et du bon « timing ».
Les autres aspects du Tai Chi sont complémentaires et indispensables pour progresser dans les techniques combatives :
– la pratique de la forme des mains qui permet de travailler la coordination, l’intention, la concentration et l’utilisation de la force du corps tout entier ;
– l’entraînement aux différentes formes de poussée des mains, Tui Shou, qui permet la mise en pratique des principes contenus dans les Classiques;
– la pratique des poids et des exercices internes du Nei Kung, qui permet d’entretenir une bonne forme physique, d’acquérir plus de puissance mais aussi de résistance aux coups, et de découvrir certaines techniques « cachées ».